« Comment penser la crise que nous sommes en train de vivre ? En quoi nous invite-t-elle à co-construire le futur autrement ? Entre humanisme et respect de la réglementation, comment l’accompagnant peut-il se positionner auprès de la personne en soin ? »

Depuis déjà plus d’une année, en tant que personnels de soin, patients, et tout simplement citoyens, nous sommes toutes et tous confrontés à l’inimaginable, à l’impensable.
Des fictions cinématographiques avaient pourtant tenté de nous donner un avant-goût de ce que nous vivons. Des historiens nous avaient également conté les épidémies de peste ou de choléra qui avaient dévasté les différentes régions du monde durant plusieurs siècles, avec, déjà, leur cortège de mise en quarantaine des malades et des villes atteintes, de confinements stricts, de nouvelles règlementations drastiques et liberticides, de surveillance policière et de comptabilité du nombre de morts quotidien…

Et pourtant, la sidération collective et la prise de conscience brutale de notre vulnérabilité ont déferlé sur notre pays comme sur le monde. La mort, devenue presque intolérable aux populations occidentales et quasiment perçue comme un échec ponctuel d’une médecine hyper performante, la mort s’est rappelée à nous et sa crainte nous a collectivement fait passer d’un bien-être allant de soi – du moins pour les plus nantis d’entre nous – à des modalités de survie. Une survie d’autant plus difficile pour les moins nantis d’entre nous.

Au nom de la santé publique, et comme jamais dans l’histoire de notre pays, nous avons subi de plein fouet la restriction de nos libertés d’aller et venir, de nous rencontrer les uns les autres, de nous toucher et de nous embrasser, de nous distraire et de nous cultiver, et ce dans le souci de la préservation de notre vie biologique.

Comment allons-nous décider, individuellement, professionnellement, collectivement, de vivre ce qui nous arrive ?
Allons-nous choisir de vivre cette pandémie comme une parenthèse dans nos vies ? Ou bien comme une bifurcation de nos façons d’être et de nos comportements ? Ou encore comme une révélation de nos capacités de créativité en situation, de collaboration et de coopération pour préserver la vie ? Et pour préserver quelle vie ? Seulement notre vie biologique ? Ou encore pouvons-nous imaginer de créer et co-créer un avenir qui nous semble plus juste, au-delà des habitudes, des règles et des attentes d’un fonctionnement sociétal que nous tenions souvent pour allant de soi ? Pouvons-nous aujourd’hui décider de choisir, en toute liberté, de nous situer dans une démarche éthique pour construire ensemble cet après, dans la rencontre avec l’autre, avec tous les autres, dans le partage de nos idées et de nos points de vue, même et surtout dans la différence.

Le Comité d’Ethique du CPN vous propose donc cette rencontre, ce partage avec les professionnels de notre institution au fil des multiples et novatrices pistes de réflexion et d’action qu’ils ont développées durant ces mois complexes tant sur le plan personnel que professionnel, pour continuer à être là tout simplement, sur le plan biologique bien sûr, mais aussi et surtout sur le plan de la pensée et de la réflexion sur nos agirs et nos actes de soin. Tout ce que nous avons créé pour continuer d’être présent à l’autre, d’être proche, à l’écoute, dans le prendre soin… même et surtout dans le soin de tout ce qui dépasse la simple (sur)vie biologique.

Pour en savoir plus, la saisine « Comment penser la crise que nous sommes en train de vivre ? En quoi nous invite-t-elle à co-construire le futur autrement ? Entre humanisme et respect de la réglementation, comment l’accompagnant peut-il se positionner auprès de la personne en soin ? » est disponible sur : http://www.cpn-laxou.com/Le-comite-d-ethique.html