Eloge du faire ensemble pour la santé mentale de la population

Mardi 1er juin 2021 et pour la 4ème année, le Département de Promotion de la Santé Mentale (DPSM) du Centre Psychothérapique de Nancy a organisé sa Journée de Promotion de la Santé Mentale (JPSM). Proposée en visioconférence, elle a été suivie par une centaine de personnes.

Cet évènement annuel a pour objectif de contribuer à la progression d’une culture en faveur du partenariat et de la participation des usagers. C’est donc naturellement, et après une année difficile de crise sanitaire aux impacts majeurs sur la santé mentale de la population, que la JPSM a proposé un « Eloge du faire ensemble pour la santé mentale ».

Faire sa part en complémentarité avec d’autres dans le champ de la santé mentale et à différents moments de la vie, c’est ce dont il a été question lors de la 4ème JPSM. 
Ont été mis en lumière des façons et organisations concrètes qui permettent d’améliorer le bien-être de publics bénéficiaires de divers services qu’ils relèvent du social, du soin ou encore du milieu associatif.

Nous avons tout d’abord exploré le territoire du Grand Nancy et vu, avec le dispositif MONALISA, comment la société civile peut faire vivre le lien social avec nos aînés et ainsi lutter contre leur isolement. MONALISA permet à tout citoyen volontaire de passer du citoyen attentif au bénévole professionnalisé.

Nous avons ensuite interrogé la « participation des usagers et des professionnels » en santé mentale au travers trois présentations :
 la démarche de recueil de la parole des usagers dans le cadre du développement du Projet des Usagers du CPN a été décrite et met en valeur l’importance de « l’aller vers ». Aller vers les personnes concernées, selon les conditions qu’elles déterminent (lieu ; format ; moment, etc.), sans être directifs ni imposer nos attentes, afin de pouvoir imaginer par la suite des outils adaptés au recueil de cette précieuse parole ;
 le Centre ressources troubles psychiques d’Ile-de-France (Céapsy) a partagé ses observations issues de son étude « Freins et ressources des acteurs de l’accompagnement en santé mentale ». Par ailleurs, ses outils au service du recueil de la parole des usagers (Cercle des usagers du Céapsy) et de la valorisation des pratiques professionnelles (Recueil des pratiques partagées) ont été expliqué ;
Ndlr : Il est à noter que la Meurthe-et-Moselle bénéficie d’une ressource locale similaire : le CREHPSY Grand Est https://www.crehpsy-grandest.fr/
 la Communauté de pratiques axées rétablissement d’Ile-de-France nous a livré sa formule de fonctionnement au service de la communauté : « Indépendante et co-construite par ses membres, elle a pour objectifs : la mise en réseau des acteurs du territoire, le croisement des savoirs, des ressources et des expériences ». Elle est le catalyseur et un soutien à une culture commune en faveur du rétablissement en santé mentale.

L’après-midi a été scindée en deux parties, la première intitulée « Quand nos savoirs transforment nos pouvoirs d’agir » a permis de parler de pair-aidance en psychiatrie et en santé mentale :
 au sein du service de réhabilitation psychosociale de l’EPSAN de Brumath, qui a intégré à son équipe une médiatrice de santé pair dont les compétences et le savoir expérientiel unique apporte une plus-value indéniable à la prise en soins des patients ;
 au sein de la Trame, lieu d’accueil situé en Plaine Saint-Denis, qui permet d’étayer l’accueil réalisé dans les Groupes d’Entraide Mutuelle locaux et soutenant la valorisation de la personne par l’activité (ex : permanences assurées par les usagers de la Trame).

La seconde partie intitulée « De l’art de créer des liens soutenant la santé mentale des jeunes » nous a permis de rappeler que les facteurs influençant notre santé mentale, et celles des jeunes en particulier, sont larges et interrogent ainsi l’action de nombreux acteurs.
 Le Réseau Kirikou situé en Belgique est un réseau intersectoriel qui, pour répondre aux besoins des enfants et adolescents en situation de vulnérabilité psychique, s’efforce de relever 4 défis : soutenir la création de liens entre institutions (sanitaire, social, éducatif, loisirs, etc) ; favoriser le travail entre ces secteurs ; avoir une approche par trajectoire de vie et orienter les actions selon une approche participative de la communauté ;
 Quasar, projet artistique porté par Malik SOARES, questionne l’accès la culture d’enfants placés en foyers et familles d’accueil. Le cycle de recherche et de création de 9 mois a permis à 16 enfants de s’ouvrir un peu plus encore au monde et d’explorer plusieurs disciplines artistiques en partant de leurs potentiels. Les impacts en terme de santé mentale furent notables, notamment par le travail de certaines compétences telles que la pensée créative, la conscience de soi, la communication.

La richesse de cette 4ème JPSM montre qu’œuvrer ensemble nous rend d’autant plus acteurs de santé mentale par catalyse de nos forces. La complémentarité de nos savoirs, de nos ressources (humaines, financières, matérielles), de nos réflexions, de nos regards, de nos voix est au cœur de la promotion de la santé mentale.

Nous vous donnons rendez-vous en juin 2022 pour la 5ème Journée de Promotion de la Santé Mentale du Centre Psychothérapique de Nancy.

Lydia BOUKHETAIA
Responsable Département de Promotion de la Santé Mentale