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Stress et estime de soi au lycée Henri Poincaré

Depuis 2012, chaque année, à l’instigation de Mme Weber, infirmière, le lycée Henri Poincaré de Nancy nous convie à intervenir auprès des élèves de Terminale pour leur parler de stress et d’estime de soi.

Tous les ans, c’est la même chose. A quelques mois du baccalauréat, le stress envahit les élèves de Terminale. Ils doutent d’eux-mêmes, de leurs capacités à faire face à cette montagne que peut parfois représenter le bac.
Suite à notre passage dans les murs du lycée Henri Poincaré lors de l’étude SEYLE (voir newsletter de juin 2018), Mme Rosa Weber, infirmière de l’Education Nationale, a eu l’idée de nous solliciter pour intervenir auprès des élèves.
Dans le cadre du Comité d’Education à la Santé et la Citoyenneté, elle nous convie chaque année depuis 2012 pour deux heures de discussion avec les élèves de Terminale sur le stress et l’estime de soi.

L’intervention

L’intervention se fait en mars ou avril, quand la pression commence à peser sur les épaules des adolescent(e)s. Chaque classe de Terminale vient participer à ce « cours » un peu différent, réalisé par des intervenants extérieurs et où les professeurs ne sont pas conviés par souci de confidentialité.

Le déroulé de ce moment passé avec les élèves n’est pas formalisé et dépend de l’intervenant et de son interaction avec le groupe. Selon la personnalité de chacun et les besoins de la classe, le message passera par des jeux de rôles, un débat ou un cours interactif.
La finalité de cette intervention est avant tout, que les élèves se sentent rassurés face aux échéances de fin d’année (le bac mais aussi le post-bac) en leur proposant une réflexion sur ce que sont le stress ou l’estime de soi.
Un autre objectif est de montrer aux élèves qu’ils peuvent mutuellement se demander de l’aide, et qu’être citoyen, c’est aussi être aidant vis-à-vis de ses pairs en difficulté.

La santé mentale à l’école

Enfin, c’est aussi une occasion de contribuer à la déstigmatisation de la psychiatrie en allant à la rencontre des élèves. Nous espérons leur apporter un temps à part des cours, où l’on peut évoquer la notion de bonne santé mentale, sujet dont on parle rarement à l’école et qui pourtant, est un des éléments essentiels d’une scolarité épanouie.

Dans l’ensemble, les élèves évaluent l’intervention de manière positive. Ils sont satisfaits de ce cours et le trouvent utile. Il leur permet, à un moment de l’année où tout s’accélère, de prendre un temps pour eux et de réfléchir à ce qu’ils font, comment ils le font et pourquoi ils le font.

C’est pourquoi nous sommes favorables à l’introduction d’un module de sensibilisation aux concepts fondamentaux de la santé mentale et à ce qui la favorise, dans le curriculum des élèves. Mais cet enseignement devrait intervenir au collège car au lycée, les troubles psychopathologiques, les addictions et les conduites à risque ont déjà une forte prévalence et le programme des élèves de lycée est trop focalisé sur le baccalauréat pour qu’une sensibilisation à la santé mentale puisse être délivrée efficacement.

Alexandra Tubiana et Pr Jean-Pierre Kahn