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Ergothérapie en santé mentale

L’ergothérapie est une profession para-médicale qui se propose d’accompagner les personnes vers une meilleure autonomie et indépendance dans leur environnement quotidien et social.
Cette pratique s’effectue dans de nombreux domaines tels que la rhumatologie, la neurologie, la traumatologie ou en psychiatrie.
Cette thérapie est aussi bien proposée à des adultes, qu’à des enfants ou des personnes âgées. L’ergothérapie se pratique, sur prescription médicale, en groupe ou en individuel, dans des lieux de soins divers. En santé mentale, nous y trouvons, par exemple : l’hôpital à temps complet, les CMP, les CATTP, l’Hôpital de Jour, le milieu carcéral, etc…

L’ergothérapie fonde sa pratique sur le lien entre les activités humaines et la bonne santé, aussi bien physique que psychique.
Les modèles conceptuels de l’occupation humaine sont utilisés en ergothérapie, fixant ainsi nos domaines d’intervention autour de ces activités, divisées en plusieurs catégories : activités productives (travail, études, entretien domestique), activités de loisirs (calmes, culturels, sportifs, créatifs, associatifs, etc..), activités de repos, activités de soins personnels (hygiène, détente, plaisir).

Les moyens thérapeutiques principalement utilisés en ergothérapie, sont des activités de vie quotidienne, des activités thérapeutiques ou des médiations expressives.
Ces activités/médiations sont la base d’une relation dite médiatisée, proposée dans des cadres thérapeutiques, pensés et définis à l’avance, contenants et sécurisants, confidentiels. La thérapie est proposée dans des modalités individuelles ou groupales, (groupes fermés ou ouverts).

Deux grands champs d’intervention peuvent aussi être identifiés en ergothérapie : la rééducation fonctionnelle et la réadaptation.
En psychiatrie ou en santé mentale, ces deux concepts s’articulent en soin psychique (rééducation) et en réhabilitation psycho-sociale (réadaptation).
Le soin psychique est souvent commencé en hôpital, lors d’une phase aigüe de difficultés, de rechute, de symptômes nécessitant une hospitalisation.
La réhabilitation psycho-sociale et le travail autour de l’autonomie, viennent ensuite, lorsqu’il est nécessaire de travailler le retour à domicile.

  • Dans le domaine du soin psychique, ce sont le plus souvent des médiations expressives (argile, peinture, collages, écriture, vidéo) qui vont permettre d’exprimer au dehors ce qui était au-dedans. Les souffrances intérieures peuvent alors prendre forme, s’extérioriser et se dire d’une autre façon. Ce type de soin se propose d’aider une personne à entrer en relation avec son inconscient, où peuvent se nicher des conflits intérieurs, issus de son histoire personnelle et relationnelle.
  • Dans le domaine de la réhabilitation psycho-sociale, l’ergothérapie vise à rétablir une possibilité de s’intégrer dans la société. Le travail peut se faire autour de l’autonomie personnelle ou dans celui des habiletés sociales. L’autonomie personnelle s’inscrit dans les activités de loisirs, productivité ou de soins personnels, afin d’aider la personne à retrouver du plaisir à s’engager dans des activités signifiantes pour elle. Le travail autour des habiletés sociales va permettre d’aider la personne à utiliser ses ressources afin de retrouver des capacités relationnelles et d’insertion dans un groupe.

Actuellement, la pratique de l’ergothérapie s’affirme comme une thérapie qui est « patient-centrée ».

Elle accompagne l’orientation actuelle autour de l’éducation thérapeutique et de l’empowerment, qui permettent à un individu ou à un groupe d’individus de pouvoir agir sur les conditions de leur vie.

Retrouver des rôles sociaux, s’engager dans des actions communautaires et coopératives, peuvent permettre aussi, progressivement, d’insérer les personnes dans la société, mais aussi de changer le regard sur la souffrance psychique et ainsi, préparer la société, à les accueillir.